mardi 9 février 2010

Le grand soir....

J'avoue j'avoue.... je rêve utopiquement, naïvement du GRAND soir, celui où tout le monde sera dans la rue, le temps de la grève générale, des luttes qui l'emportent...

Une façon de ne pas désespérer de mon métier sûrement!

Alors à quand la grève illimitée et l'enrôlement des autres collègues???
Commençons par les suivre eux de près!

mercredi 3 février 2010

De l'autorité

Cela fait maintenant 7 ans que je suis instit. J'ai passé mes 6 dernières années en ZEP, là où l'on vous dit qu'il faut de l'autorité.
A mes débuts, je n'avais qu'une seule idée en tête : maîtriser les choses. Je ne supportais pas de perdre le fil, de me laisser dépasser, de ne plus contrôler ma classe. Alors pour éviter toute déconvenue, j'étais autoritaire. Les parents, les collègues disaient que chez moi "cela ne mouftait pas", ou encore : "Lui au moins il les tient". Je dois dire que j'étais assez fier de cela. Ma foi, enseigner comme débutant en ZEP et réussir à cadrer les choses, cela était plutôt gratifiant. Les collègues m'envoyainet leurs élèves les plus terribles. J'étais Le maître qui calme tout le monde.
Et puis, les années se succédant je me suis rendu à l'évidence. Mes élèves ne respectaient aucune règle en fait. Ils n'avaient rien compris du règlement intérieur, des règles de vie. En effet, à chacune de mes absences je retrouvais soit la remplaçante en larmes, soit des livres dans les toilettes, soit des enfants qui s'étaient échappés de l'école, soit des attaques au compas, soit....
J'ai donc ouvert les yeux : les élèves ne respectent les règles que parce que c'est moi qui leur demande.Ils n'ont rien compris à l'utilité "publique" de la chose. Il n'y a aucun transfert. Je ne faisais que personnaliser le règlement. Tout dépendait de moi, j'étais le référent absolu, voir par moment le père de substitution.
Depuis maintenant deux ans j'essaye de changer de position. Je tente de prendre du recul. Je mets du collectif dans mes interventions. La classe est là pour rappeler la règle. Ce ne doit pas être que moi. Je veux que lorsque je quitte la classe, rien ne change. J'envisage les enfants comprenant que les règles sont bonnes. Que grâce à elles, ils peuvent être libre. Libre à l'intérieur d'un cadre qui est le même pour tous.
Seulement, chasser le naturel, il revient au galop. Je sombre de temps en temps dans des excès d'autoritarisme, dans la personnalisation, dans le ressenti. Je m'en rends compte grâce à certains regards, à certaines remarques d'adultes présents dans ma classe. En effet, je ne peux pas être autoritaire et vouloir en même temps que les règles soit comprises de tous.
C'est bien joli de tenir sa classe, mais si cela ne sert qu'a se protéger soi-même je n'y vois aucun intérêt.
OURS