samedi 20 novembre 2010

Petit tour d'horizon...

Pour préparer une rencontre avec un philosophe, les élèves devaient prendre en photo leur ville, leur "cité idéale": ce qu'ils aiment et qu'ils veulent voir plus.... ce qu'ils détestent.


Nous avons pris quelques photos ensemble... J'avais mon appareil... J'ai juste pris leur "cité".


Les voitures et le train qui bordent l'école.





Le quartier résidentiel...


... et au loin les tours.


Ces tours, notre paysage quotidien à l'école, loin du quartier paisible.

Les élèves me l'ont dit: "De l'autre côté, là où on vit, c'est la racaille, maîtresse."

...

Pourquoi j'adore évaluer!

Ca y est, le débat est lancé avec tout son lot de caricatures, de raccourcis plus ou moins volontaires et d’exagérations.

Autant le dire tout de suite je suis totalement opposé aux seules notes à l’école primaire.
Cependant je suis de ceux qui pensent qu’évaluer fait parti intégrante des apprentissages et de l’enseignement. Evaluer ce que les enfants ont appris est essentiel.

Comment évaluer sans stigmatiser les enfants? Comment faire pour que ce moment devienne véritablement utile ? De nombreux enseignants, insatisfaits du modèle de notation existant, tente de mettre en œuvre des systèmes d’évaluation novateurs. L’un d’entre eux consiste à évaluer précisément les compétences de l’élève. C'est-à-dire communiquer à l’élève, aux parents, aux collègues très précisément ce que l’enfant sait faire, ce qu’il commence à savoir faire et ce qu’il ne sait pas encore faire. Celui-ci n’est plus classé, comparé mais il est mis en face de ses propres apprentissages. De plus les évaluations ne sont pas figées. Chaque élève, étant conscient de ce qu’il ne sait pas encore, choisit les compétences à retravailler. Les résultats peuvent donc changer à tout moment de l’année. Ce n’est pas parce que je ne sais pas poser une addition en septembre que je ne le serai pas en janvier. L’évaluation n’est plus un couperet, elle est une aide à la progression, à l’apprentissage.

Et les parents dans tout cela ? Ne sont-ils pas perdus face à l’absence de notes ? Réussissent-ils à situer leurs enfants dans les apprentissages ? Oui ! Tout est plus clair, plus précis. Ils voient très exactement les réussites et les éventuelles difficultés de leurs enfants. Un exemple précis : avoir 12/20 à une évaluation sur les quatre opérations n’apporte aucune information sur ce que sait faire l’enfant ou pas. Par contre avoir vert sur l’addition et orange sur la division indique clairement le chemin à parcourir.

Et les enfants ? Ne sont-ils pas déstabiliser par ce mode d’évaluation ? Bien au contraire. Ils se sentent valorisés. En effet, un enfant, même en grand échec scolaire, réussit toujours à acquérir quelques compétences. Ses évaluations ne sont certes pas toutes vertes, mais il n’y a pas non plus que des rouges. De plus chaque compétence est assortie de plusieurs niveaux de réussite. Lire et comprendre un texte comporte plusieurs paliers de difficultés. Ainsi un « bon » élève validera cette compétence à un niveau de réussite élevé alors qu’un élève en difficulté ne validera que le premier niveau. Il ne s’agit pas d’un leurre, de faire croire à tout le monde que les « mauvais » élèves seraient devenus bons. Les difficultés d’apprentissages sont bien visibles. L’élève en difficulté sait bien qu’il n’a pas acquis toutes les compétences requises. A la différence de la note, il est conscient que l’enseignant a évalué ses apprentissages et non sa personne. Il ne se sent pas nul, mais en difficulté sur certains points très précis. Cette différence est fondamentale. Les enfants, les parents voient très exactement les progrès à accomplir. La différence est énorme entre un 2/20 et des compétences non validées. L’évaluation n’est pas vécue comme une sanction humiliante mais comme une photographie de ce qui su et de ce qu’il reste à savoir.

Et l’enseignant dans tout cela ? L’enseignant doit évidemment travailler plus pour évaluer mieux. Ce système d’évaluation exigeant demande un travail important. Mais les bénéfices sont énormes.
Le maître sait exactement où chaque élève se situe précisément dans les apprentissages. C’est quand même autre chose qu’une moyenne générale.

Evaluer les compétences, différencier les évaluations, les rendre formatives, c’est prendre en compte les différences de chacun. La classe n’est pas vue comme une vulgaire courbe de Gauss où l’enseignant ne s’adresserait qu’à 50% des élèves mais comme un patchwork où chaque élève a sa place et son importance, où chaque enfant existe singulièrement.

OURS