mardi 28 avril 2009

Concours à la con...

Pour Oupssss et Assurancetourix....


On pense à vous, on est derrière vous, on croise fort fort les doigts...

Et vivement qu'on sabre le champagne tous ensemble!!!!!

(Dessin et titre piqué à Jack de Danger école ;) )

dimanche 26 avril 2009

Enseignants, fainéants!

Faites un peu le tour des discussions sur le net et c'est un plaisir de lire ce que beaucoup de personnes pensent des enseignants...

Fainéants, jamais contents, toujours en grève (et en plus maintenant ils désobéissent!), planqués, toujours en vacances...

Tiens d'ailleurs on en sort juste de vacances, la preuve en image:


Et en plus, on part en vacances!!!

Dire qu'un préavis de grève est posé pour le 4 mai.... si c'est pas de la provoc' ça!

mardi 21 avril 2009

Désobéissance(S)

APPEL du 21 AVRIL des ENSEIGNANTS DU PRIMAIRE EN RESISTANCE

A Marseille, à Toulouse, à Montpellier, à Paris… les pressions de toute sorte contre les enseignants désobéisseurs s’intensifient et les sanctions financières à leur encontre ne cessent de pleuvoir. Au lieu d’engager le dialogue dans un esprit constructif, les inspections académiques s’enferment dans une répression disproportionnée visant à faire rentrer dans le rang les enseignants qui, en conscience, refusent d’appliquer les dispositifs et les programmes pédagogiques qui remettent en cause le sens profond de leur mission.

Malgré cette répression, les enseignants désobéisseurs n’abandonnent pas leurs convictions pour faire vivre, chaque jour, une école de la solidarité et de la réussite pour tous. Ils ont le soutien massif des parents d’élèves. Une caisse de solidarité nationale a été mise en place afin de soutenir les enseignants sanctionnés par des retraits de salaire et leur permettre de ne pas céder. Et ils ne céderont pas !

L’heure est grave ! Il est minuit moins cinq dans la nuit où le gouvernement a programmé la mort de l’école de la République. Il n’est pas fatal que cette heure sonne.

C’est pourquoi les enseignants en résistance pédagogique appellent solennellement :

· les enseignants du primaire à amplifier et à radicaliser le mouvement de résistance au démantèlement de l’école publique, par la désobéissance pédagogique ciblée et affichée.

· les syndicats à reprendre à leur compte le mot d’ordre de la désobéissance civile pour faire échec aux lois qui déconstruisent le service public d’éducation.

· les parents d’élèves à multiplier les initiatives de protestation et de blocage susceptibles de faire pression sur l’autorité hiérarchique qui reste sourde au dialogue.

· les citoyens à exiger un grand débat national et des Etats généraux de l’éducation pour penser l'avenir de l'enseignement public, de la maternelle à l’université.

· les élus à s’engager instamment à défendre l'intérêt du peuple, en sauvegardant le système éducatif français.

Les enseignants du primaire en résistance pédagogique appellent la société civile à l’insurrection non-violente afin de faire barrage à la destruction de l’école publique et défendre l’intérêt de l’enfant avant tout au sein d’une école du progrès pour tous.

Ils appellent à une 3ème journée de la désobéissance dans l’Education Nationale le mercredi 6 mai, après celles du 17 décembre et du 11 mars. A cette occasion, le seuil symbolique des 3 000 enseignants désobéisseurs sera atteint, ce qui représente le plus important mouvement de désobéissance civile que l’Education Nationale ait jamais connu.

La victoire est possible si nous le voulons ! A nous de le décider, en pensée et en actes !

Mouvement des enseignants du primaire en résistance
fédérés par le blog Résistance pédagogique pour l’avenir de l’école

http://resistancepedagogique.blog4ever.com/blog/index-252147.html

vendredi 10 avril 2009

Instit, un métier multiple....

Franchement, vous pensiez qu'un instit est seulement payé à enseigner, à transmettre des savoirs ?!?

Vendredi matin, le papa de Messi et Henry dans mon bureau...
Messi, en CM2, a du mal à se calmer en classe ou dans la cour. Pénible à la longue... Du genre, à jeter sous la table de la cantine le morceau de pain que je lui ai demandé de finir et à venir me montrer son plateau tranquillement, "J'ai fini, je peux sortir?"
Henry, en CM1,plus difficile quand même: il rackette quelques filles de sa classe pour des bonbons (apparemment il a commencé en CP!) et puis aime se "rebeller"! Puni à la cantine, il profite que je sorte pour se lever et filer en cours de récréation.

Assez énervée contre Henry, je décide de convoquer le papa dès le jour suivant afin de donner un second avertissement.
-les avertissements, c'est un peu LA dernière sanction donnée dans le bureau de la directrice avec l'enseignant, les parents, l'enfant; au bout de 3, le conseil des maîtres peut demander une exclusion temporaire. Alors dans les faits nous n'y arrivons pas aux 3 et puis nous n'avons pas le droit d'exclure. Il s'agit plutôt d'un couperet pour donner un poids encore plus solennel à l'avertissement. -

Le papa entre, s'assoit et commence à m'expliquer la version donnée par Henry à la maison (J'ai seulement mangé un bonbon dans la cour papa). Je rectifie vite les faits.
En face de moi, ce monsieur se décompose et se tasse littéralement sur son siège, baisse les yeux et tripote nerveusement ses clés de voiture.
Puis relevant le visage:
"Madame, s'il vous plaît, qu'est-ce que je dois faire maintenant?
- ...
(à ce moment précis, j'aurais pu en tomber à la renverse et surtout je range le second avertissement qui n'a plus aucune valeur)
- Il est très dur Henry, même son frère Messi en a peur, il le fait pleurer. On n'y arrive plus à la maison. S'il vous plaît...
- ...
- Non parce que j'ai essayé de le frapper, mais ça ne marche pas et en plus je n'aime pas ça.
- Bon voilà, on va déjà commencer par arrêter ça, ce sera mieux.
- Et puis les punitions je les donne mais je n'arrive pas à les tenir jusqu'au bout.
- Ah! Alors on va commencer par ça, les punitions! Il faut tenir, Monsieur, c'est important.
- Oui mais bon après il voit ses frères qui eux jouent et ça ne va pas.
- Oui mais il doit comprendre que s'il est puni c'est à cause d'une de ses bêtises et que ses frères, eux, n'ont rien fait! Il a une console de jeux Henry?
- Oui
- Bon, vous pouvez peut être le punir de console une semaine pour ce qui s'est passé à l'école et surtout ne pas lâcher, hein?!
- D'accord madame, d'accord! Merci madame, merci!
- Surtout il faut rester ferme, hein?!
- Oui oui madame. Je reviendrais vous voir à la rentrée.
-D'accord.

Conseillère en éducation parentale aussi....

dimanche 5 avril 2009

Histoires familiales

Mon frère me parlait de ce que nous rapportions sur nos élèves, que cela pouvait être un peu caricatural dans l'image d'une ZEP.
J'en ai tout à fait conscience.
Nous racontons en 1er, c'est certain, ce qui nous interpelle, nous choque; mais c'est aussi un parti pris, car je me fais souvent la réflexion suivante: une personne ne travaillant pas dans ces zones difficiles (et encore, il doit y en a de bien pire que la nôtre!) ne peut pas savoir dans quelles misères sociales, économiques, affectives vivent nos élèves!

Quelques exemples d'histoires familiales...

La maman de Thierry vient le réinscrire à l'école (oui il a déjà passé 2 mois dans notre école, puis ses parents se réconciliant il est reparti et le voilà qui revient car ses parents, décidemment, ça ne colle plus).
La maman me parle de sa nièce Dora. Cette dernière a apparemment voulu se suicider, et c'est son cousin Thierry qui l'en a empêché (elle voulait se jeter sous une voiture). La raison de ce geste: des garçons l'insultent à l'école.

Bon... Je dis à cette maman que nous irons parler à sa nièce, mais quand même se jeter sous une voiture pour des insultes, il y a peut être autre chose.

Son maître, Mister Chocolate, va parler à Dora. Et voici sa version:
Dora s'est disputée avec sa maman, elle a craqué et est partie de chez elle pieds nus, a bien pensé à se mettre sous les roues de la voiture mais...
M.Chocolate: - Mais explique moi comment vous vivez à la maison?
Dora: - Il y a papa et maman, ils sont séparés, maman dort dans le salon en attendant de trouver un autre logement. Thierry et sa soeur, moi et mon frère.
M.C. :- Il y a combien de chambres chez toi?
D. :- 2. Tous les enfants, on dort ensemble.
M.C. :- D'accord...
D. :- Dans la seconde chambre...parce qu'en fait la maman de Thierry, c'est ma tatie et ma belle-mère aussi. Donc dans la seconde chambre, c'est papa et tatie.
M.C. : -Ah....

Et ces 2 gamins là, par rapport à ce qu'ils vivent, ce ne sont pas les plus difficiles!

Sinon, dans ma classe, j'ai une petite fille dont le papa est sorti de prison il y a un an et des jumeaux élevés par leur grand-mère paternelle, car leur maman ne veut pas s'occuper d'eux et leur papa est en prison.

Et puis il y a Kamel, qui a décidé qu'il n'apprendrait pas à lire tant que son père ne s'occuperait pas de lui.
Son papa est parti de chez lui, s'est remis en ménage avec une femme dans la cité et a eu un fils avec elle qu'il a appelé ... Kamel.
Sa maman a refait sa vie avec l'ex-mari de sa voisine de palier et a accouché de son 5e enfant.

Voilà... ça ne sert à rien que je vous raconte tout!
Et puis nous avons aussi des familles stables, solides, des parents présents pour leurs enfants.
Tout se mélange! C'est juste que par chez nous, beaucoup de difficultés sont concentrées. Nous travaillons avec et essayons d'amener ces élèves le plus loin possible... même si nous ne sommes pas dupes: ils ne partent pas avec les mêmes chances.

Je ne cherche pas durcir la caricature, juste à dire que si certains faits choquent ou laissent perplexes, derrière il y a souvent une difficulté ou un manque...

30 ans!

Ours a eu 30 ans mardi dernier; un petit apéro s'imposait donc à la tannière vendredi midi....
Mais on ne fête jamais son anniversaire "traditionnellement" chez nous...

La preuve en images:

alors là, ce sont les chaises de ses élèves...



pas de craintes, sa classe est juste à côté!

Pour tout à fait complète, OURS a été très gâté: tout plein d'herbes aromatiques, qu'il a plantées tout ce WE! Merci ... encore ;)

jeudi 2 avril 2009

Alain Refalo

Parce que nous aussi nous sommes des désobéisseurs, et que pour l'instant, nous n'avons eu à subir "que" des pressions morales, et pas encore financières...
Parce que nous aussi nous refusons de participer au démantelement de l'école publique...

Je vous retranscris la lettre d'Alain Refalo, instituteur désobéissant... Son témoignage donne un apercu de l'esprit actuel "Education Nationale".
Petit geste de soutien ...
Vous pouvez aussi aller sur ce site
http://resistancepedagogique.blog4ever.com/blog/index-252147.html


Mr Alain REFALO Colomiers, le lundi 23 mars 2009
Ecole Jules Ferry
Allée des Fenassiers
31770 COLOMIERS


Inspection de l’Education Nationale
17ème circonscription de la Haute-Garonne
Place Joseph Verseilles
31770 COLOMIERS


Objet : Monsieur l’inspecteur, soyez loyal, mais non servile !

Monsieur l’inspecteur,

Mardi 10 mars, pour la cinquième fois depuis le mois de novembre, vous êtes venu dans ma classe pendant une heure sur le temps de l’aide personnalisée. Et pour la cinquième fois, vous avez pu constater que je faisais bien ce que je vous avais écrit le 6 novembre, à savoir une activité théâtre pour tous les élèves, avec l’accord explicite des parents. Combien de visites de contrôle vous faudra-t-il encore pour vérifier que je ne mets pas en œuvre le dispositif de l’aide personnalisée dans le temps extra-scolaire ?

Je viens de recevoir votre troisième rapport de visite. J’avais souligné dans votre premier rapport du 12 décembre les inexactitudes qu’il contenait, tout en acceptant le constat de désobéissance. Vous ne m’avez pas répondu sur les points que je contestais. Je n’ai pas estimé utile de réagir à votre deuxième rapport puisqu’il m’a été communiqué le mercredi 21 janvier lors de l’audience à l’Inspection Académique, audience au cours de laquelle il m’a été signifié une sanction financière sous la forme d’un retrait de salaire deux jours par semaine à compter du 5 janvier.

A la lecture de ce troisième rapport, je crois de mon devoir d’attirer votre attention sur ce que je considère comme une attitude inacceptable vis-à-vis d’un instituteur de la République. Je suis profondément scandalisé par vos commentaires qui vont au-delà de la mission d’observation qui vous a été confiée.

Je cite : « A l’issue de ce nouveau contrôle, je constate que Mr Refalo ne s’applique toujours pas dans son service d’enseignement à mettre en œuvre les conditions nécessaires permettant de dispenser véritablement une aide personnalisée aux élèves de sa classe rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages » (c’est moi qui souligne). (rapport de visite du 13 janvier).

Je cite : « Cette attitude délibérée manque désormais totalement à ses devoirs professionnels (c’est moi qui souligne), en qualité de professeur des écoles et atteste d’un refus caractérisé de remplir correctement la mission qui lui est confiée auprès des élèves ». (rapport de visite du 13 janvier)

Je cite : « Au terme de cette troisième visite, je constate que malgré mes rappels et recommandations réitérés, et ce dans une volonté clairement communiquée de vous convaincre du caractère inadapté de votre attitude professionnelle (c’est moi qui souligne), tant vis-à-vis de vos devoirs et obligations de fonctionnaire que vis-à-vis de l’intérêt même des élèves et des parents de votre classe, je constate et prends acte de votre nouveau refus de faire évoluer d’une quelconque manière la position que vous avez prise ». (rapport de visite du 10 mars)

Je cite : « Ces dispositions maintenues contribuent autant aujourd’hui que précédemment à perturber le bon fonctionnement de l’école, à mettre en cause la cohérence et l’image du service public auquel vous appartenez (c’est moi qui souligne) et auquel vous vous devez d’apporter votre entière contribution professionnelle. » (rapport de visite du 10 mars)

Je cite : « Au vu du nouveau constat de ce jour, je ne peux que conclure à votre refus réaffirmé de ne pas vouloir vous conformer aux obligations de service qui sont les vôtres en qualité de professeur des écoles » (c’est moi qui souligne). (rapport de visite du 10 mars)

Je récuse absolument les jugements sans appel que vous croyez pouvoir porter sur mon travail d’enseignant, qui n’ont d’autre visée que de le discréditer et de le stigmatiser et qui, en définitive, voudraient me déconsidérer et me déshonorer. Les propos accusateurs que vous tenez à mon encontre sont totalement excessifs, outranciers, in-justifiés, in-sensés, in-acceptables. Ils procèdent d’un acharnement vraiment déraisonnable à vouloir me dénigrer.

L’ensemble de ces commentaires vise à instruire une culpabilisation de l’enseignant en essayant de le convaincre qu’il fait mal son travail, qu’il nuit à ses élèves et au fonctionnement du service public. Il s’agit d’une forme de pression morale qui ne peut que chercher à déstabiliser l’enseignant qui s’efforce de raisonner, de penser et d’agir pour ne pas être complice du démantèlement du service public d’éducation. Les enseignants, y compris les enseignants désobéisseurs, ont droit à être respectés dans leur intégrité professionnelle. Par ces jugements que vous portez sur mon travail, à contre-pied de l’ensemble des rapports que mes inspecteurs ont produits depuis le début de ma carrière, vous me condamnez sur le plan professionnel et vous alimentez les éléments à charge qui permettent à l’inspecteur d’académie de prendre des sanctions par ailleurs totalement disproportionnées.

A aucun moment, à l’occasion de vos visites, vous ne vous êtes intéressé à l’ensemble du travail que j’ai mis en œuvre dans le cadre des 24h hebdomadaires obligatoires. Comment juger de la qualité ou de la « nocivité » d’un travail sur la base de l’observation d’un dispositif situé par ailleurs sur un temps extra-scolaire et soumis à l’approbation des parents ? Il s’agit là d’une grave dérive administrative qui ne peut qu’attiser notre révolte.

Pourquoi donc, Monsieur l’inspecteur, tenez-vous à exprimer autant de malveillance à mon égard ? Comment pouvez-vous vous refusez à ce point à comprendre le sens de ma démarche ? Pensez-vous vraiment que c’est en vous enfermant dans une attitude entièrement négative que vous favoriserez une issue constructive au conflit auquel vous devez faire face ?

Ces jugements sont d’autant plus inacceptables que je vous rappelle les faits suivants :
- Lors de votre première visite le vendredi 14 novembre, vous aviez envoyé un mail à l’école à 15h10 pour prévenir de votre visite à 15h30. Il se trouve que ce jour-là, à 13h30, j’ai du amener en urgence à la clinique ma compagne dont la grossesse arrivait à terme. Alors que l’examen n’était pas terminé, j’ai laissé ma compagne à la clinique pour retourner à l’école afin de pouvoir assurer à l’heure la séance théâtre. Les élèves avaient été répartis dans les classes en attendant mon retour. Compte tenu des circonstances, - votre visite impromptue et l’émotion légitime de mon aller-retour à la clinique - je vous ai demandé de reporter cette visite. Vous avez refusé et devant mon insistance, vous avez appelé au téléphone l’inspecteur d’académie qui vous a explicitement dit que je n’avais pas le choix. Chacun appréciera l’humanité de cette décision et de cette attitude alors que je n’étais présent à ce moment-là que par conscience professionnelle et que le bon sens aurait voulu que je reste auprès de ma compagne hospitalisée. J’ai donc rejoint mes élèves et vous avez assisté à la séance théâtre.
- Vous avez totalement justifié et approuvé, à l’occasion d’un entretien récent, la sanction professionnelle de l’inspecteur d’académie, à savoir le refus de promotion au grand choix que je méritais dans le cadre du tableau d’avancement du corps des professeurs des écoles. Cette sanction professionnelle faisait suite à la décision prise quelques jours auparavant de me sanctionner financièrement. Alors qu’en droit français, la double peine n’existe pas, vous considérez de surcroît qu’il ne s’agit pas d’une « sanction ». Selon vous, la promotion devait m’être refusée car le contraire aurait été un encouragement à la désobéissance ! Jusqu’où êtes-vous prêt à aller dans le déni de la réalité et l’allégeance servile à des décisions dont le caractère politique n’a échappé à personne ?


Au vu de ses éléments, je considère désormais que le rapport de confiance professionnel qui devrait nous lier est rompu. Je vous informe donc que je ne souhaite plus votre présence dans ma classe à compter de ce jour, surtout s’il s’agit de constater une nouvelle fois ce que vous savez déjà et que j’assume pleinement. Je vous ferai gagner une heure sur votre temps précieux et mes élèves n’auront plus à me demander : « Pourquoi est-ce que l’inspecteur vient encore dans la classe ? »

Ces visites répétées dans ma classe, les différents rapports que vous m’avez transmis, vos justifications des sanctions financières et professionnelles qui m’ont été infligées constituent une forme de « harcèlement » moral et professionnel que je décide aujourd’hui de dénoncer en tant que tel. Je vous informe que j’ai décidé de m’adresser à un conseiller juridique pour faire valoir mes droits en la matière afin que cesse cette pression permanente qui, forcément, à la longue, porte atteinte à la sérénité de mon travail.

Monsieur l’inspecteur, j’en appelle à votre conscience, à votre responsabilité et à votre humanité. Cessez de trahir votre mission première qui est de soutenir et d’encourager les enseignants dans les classes. Refusez d’obéir à des ordres contraires à l’éthique de notre profession. Renoncez à écrire des rapports à charge qui ont pour objectif de discréditer un collègue. Ouvrez-vous au dialogue vrai sans vous réfugier en permanence derrière une argutie juridique déconnectée des réalités du terrain. Soyez loyal à votre hiérarchie, mais non servile !

Sachez, monsieur l’inspecteur, que le mouvement des enseignants désobéisseurs ne cesse de progresser. 2 650 enseignants du primaire sont en désobéissance ouverte et affichée. Il s’agit du plus important mouvement de désobéissance pédagogique que l’Education Nationale ait connu. A ce jour, la réponse de l’administration est soit de fermer les yeux (comme vous le faites pour un certain nombre de désobéisseurs sur la commune), soit de réprimer certains brutalement par des retraits de salaire et des refus de promotion. Cette incohérence témoigne que votre objectif n’est pas tant de savoir si les dispositifs que vous défendez sont réellement efficaces, que de vous assurez que l’ordre règne dans l’école par l’obéissance des enseignants aux injonctions de la hiérarchie et aux décrets absurdes du Ministère.

Ce mouvement ne faiblira pas, malgré les sanctions. Il est porteur d’une exigence éthique conjuguée à un volontarisme professionnel et pédagogique qu’aucun pouvoir ne pourra briser. Nous continuerons, avec le soutien des parents d’élèves, à défendre l’école publique, aujourd’hui menacée par des lois et des décrets scélérats. Nous ne faiblirons pas dans notre résistance. Plus vous nous sanctionnerez, plus nous désobéirons.

Notre mouvement n’est pas seulement un mouvement de contestation Il se veut également une force de proposition. Nous attendons que la porte du dialogue s’ouvre avec les enseignants en résistance afin que la raison et la sagesse aient le dernier mot dans l’intérêt du service public d’éducation que nous avons l’honneur de servir.

Je vous prie de recevoir, Monsieur l’inspecteur, l’expression de mes sentiments déterminés et respectueux.

Alain REFALO

Copie à la presse et publication sur le blog Résistance pédagogique pour l’avenir de l’école

mercredi 1 avril 2009

Vous avez un message...

Ce courrier là est un bijou!
Vous trouverez l'original sur plein de sites, notamment sur celui là: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article1716

Je vous retranscris cette lettre...

Monsieur l'Inspecteur,

J'ai bien reçu votre courriel du 27 courant à 8h50, au sujet du droit d'accueil concernant le mouvement de grève du 29 janvier 2009.

J'ai pris bonne note que dans 4 groupes scolaires les grévistes dépassaient les 25%. Les services municipaux étant touchés également par le mouvement de grève, n'ayant qu'une seule dame de service à l'école Gambetta qui n'est pas gréviste et au total plus de 90% du personnel communal absent à cette date, nous sommes donc dans l'incapacité d'assurer quelque service d'accueil que ce soit.

Par ailleurs, vous connaissez ma position sur cette loi qui demande aux voisins de régler ces propres conflits de couple ne m'agréé nullement.

Mais dans la même optique, je vous saurai gré de bien vouloir de m'adresser par retour une liste d'enseignants, de personnel de l'Education Nationale non grévistes le 29 janvier 2009 et qui pourraient assurer la continuité du service public en venant tenir les guichets de la mairie, fabriquer les repas à la cuisine centrale, mettre les couverts, servir les enfants, faire la vaisselle et le nettoyage.

Je pense bien évidemment que vous n'aurez aucun mal à trouver ce personnel compétent pour que je puisse assurer la continuité du service public.

Dans le cadre du droit d'accueil, si j'avais un début de liste à faire et à vous soumettre, je mettrai:
-Monsieur l'Inspecteur de l'Education Nationale de Douai-Waziers
- le personnel de l'Education Nationale de Douai-Waziers
- le personnel RASED
- Monsieur le Sous-Préfet de Douai...

et pourquoi pas Monsieur le Préfet de Région!

Et pour changer les couches Monsieur Darcos, Minsitre de l'Education Nationale.
Je pense que l'ensemble de ces personnes sont parfaitement qualifiées pour exercer le droit d'accueil dans les écoles de Waziers.

J.MICHON, Maire de Wazier, Conseiller Général du Nord.