samedi 28 février 2009

Parlons chiffres....

Alors, alors, revenons à cette histoire d'effectifs...

Tout d'abord rappelons, que notre ministre dit à tout va qu'il y a dans l'Education Nationale, un professeur pour 11 élèves: quand on est prof, on croit s'étouffer face à ses paroles!
Ensuite une enquête de l'OCDE donne la moyenne 19,3 élèves par enseignant dans l'élèmentaire... Là encore, on reste songeur...

Donner ces chiffres bruts, c'est faire des raccourcis. C'est oublier de dire qu'il y a des enseignants qui ne sont pas avec une classe à eux (comme les enseignants du RASED, ceux qui prennent les élèves en difficutés en petits groupes). C'est ne pas expliquer que d'autres collègues ne sont pas devant des enfants, mais travaillent quand même pour eux, par exemple au sein des associations complémentaires, celles là même qui organisent les classes de neige/vertes ou bien les rencontres des associations sportives...
Bref, ces collègues ne sont pas des planqués, des fainéants, ils bossent aussi!

Le mythe des profs devant 10/15 élèves semblent quand même persister...
Alors, je vais vous dire combien ce serait formidable si ce mythe n'en était pas eux!

Une année, j'ai eu la chance d'avoir une classe de CP à 13 élèves... Un vrai régal, du bohneur! pas seulement pour moi, pour les élèves aussi!
13 élèves, concrètement ça donne quoi?
En lecture, tout le monde a la parole et s'essaie au déchiffrage du texte.
En maths, quand les exercices sont finis, chacun est corrigé un par un, et s'il y a besoin, on réexplique individuellement.
En dictée de sons sur ardoise, je m'asseyais à côté d'un élève et l'épauler pour qu'il y arrive.
Bref, je pouvais suivre chacun de mes élèves, les accompagner selon leurs besoins. Certains élèves ont pu s'accrocher plus facilement, alors qu'ils seraient noyés dans une classe "normale".

De tout cela, il n'en est plus question, puisque rappelez-vous, en dessous d'une moyenne de 25 élèves par classe, on enlève des postes. C'est comme cela, que nous allons perdre un enseignant à la rentrée prochaine...
E-CO-NO-MIE, n'oublions pas ce mot!

A la rentrée prochaine, mon neveu va rentrer en maternelle, à Paris. Sa maman a été l'inscrire. Le directeur lui a précisé que les classes de petits seraient d'au moins 27 élèves (au moins!). Dans ces conditions, impossible de s'arrêter sur chaque enfant et de lui permettre une entrée sécurisante à l'école... Du coup, mon frère m'a demandé ce que je pensais des écoles Montessori.

Une copinaute me disait que le nombre d'enfants faisant classe à la maison était plus élèvé dans les familles où il y a un parent enseignant...

Voilà, comment on tue le système éducatif.

Samedi soir

Et vous, vous faites quoi de vos samedis soir?

Personnellement, n'étant pas à fond rugby (comme OURS....) et la reprise approchant.... je m'y remets!

L'imprimante m'a poussée dans mes retranchements (comme celle de l'école de bon matin, n'est ce pas P.Richard), mais j'ai vaincu!

Les exercices de lecture sont donc prêts!

Et le nouvel album de U2 tourne en boucle ( faut que je fasse attention à ne pas provoquer une surdose prématurée chez OURS si je veux qu'il m'accompagne au stade de France en juillet!)!



Ah! Vivement Lundi!!!!

vendredi 20 février 2009

Vacances!

A quoi voit-on que la family's zep est en vacances?

A 2 élèments simples:
Des cartables bien rangés




Une table débarassée

Trop chouette les vacances!!!!

Poste à profil: ça commence!

Il faut bien l'avouer quand une copine nous l'a envoyé par mail, on n'y a pas cru: Non c'est pas possible, c'est trop gros, c'est pas possible de recruter, il faut passer par le mouvement, etc....

Ce document, c'était un appel à candidature pour la direction d'une école primaire. En voici quelques extraits.

Présentation de l'école :
"La moitié de l'équipe est installée depuis longtemps. Ces personnes ont une approche militante de l'école qui les conduit à prendre des positions de refus par rapport à certaines demandes institutionnelles (Base-élèves, évaluations nationales). "

Déjà, on aime la présentation de l'équipe... ça ne vous rappelle rien?
Attendez la suite!

Missions:

"Rétablir une loyauté institutionnelle dans cette école, tant dans les rapports avec l'administration qu'avec l'équipe pédagogique."

Ainsi les compétences demandées à ce futur directeur:

"Avoir le sens du service public et faire preuve de loyauté à son encontre (...)
Démontrer des capacités à convaincre un interlocuteur"

Franchement, on pense rêver, on se pince!!!!

Faire preuve de loyauté????? On nous demande quoi au juste, d'accepter tout sans broncher, d'obéir sans réfléchir, sans conscience sans réflexion....

Mais bien sûr, nous sommes de simples moutons, non?

Rue 89 a repris cette info dans un article que vous pouvez lire en cliquant sur le lien suivant: http://www.rue89.com/2009/02/19/ecole-cherche-directeur-pour-reeduquer-ses-profs

Quand nous avons lu cet article, nous avons compris que oui, malheureusement oui, cette info était réelle....

dimanche 15 février 2009

J'ai la nausée...

J'ai la nausée, mais aussi la colère qui monte quand je lis ça:

Xavier Darcos persiste et signe. Alors que les présidents d'université lui ont demandé de repousser la réforme de la formation et du recrutement des enseignants à 2011, le ministre de l'Education Nationale a affirmé qu'il n'y avait « aucune raison aujourd'hui objectivement [de le faire]. D'ailleurs, a-t-il poursuivi, on me dit "les universités ne voudront pas préparer les étudiants à cela" ; vous savez, moi je recrute 14 000 personnes ; on va les trouver les gens pour passer nos concours. Et aujourd'hui, un professeur sur deux qui est recruté par moi, n'est déjà pas passé par des systèmes de formation des maîtres. Il a tout simplement une licence ou une maîtrise, et il se présente à nos concours et il les a. Donc moi je n'ai pas absolument besoin d'entrer dans des discussions sibyllines avec les préparateurs à mes concours. Je suis recruteur. Je définis les concours dont j'ai besoin. Je garantis la formation professionnelle des personnels que je recruterai. Après, chacun nous suit, ou pas. »

Moi je et le reste on s'en fout....
Ces propos traduisent encore un fois un profond mépris du corps enseignant dans son ensemble et un manque de respect.
Ca donne juste envie d'entrer dans une opposition encore plus dure... Quelle forme va-t-elle prendre? Je ne sais pas encore...

Pour commencer, aller signer la pétition qui se trouve là:
http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article43

Et si vous avez vraiment envie de l'entendre de vive voix, vous pouvez aller là:
http://www.rmc.fr/edito/info/70932/darcos-aucune-raison-de-repousser-la-reforme/

Voilà, c'est tout pour ce soir... le pire est sûrement à venir...

vendredi 13 février 2009

Formation des futurs enseignants

Parce qu'il faut que soient connus les véritables enjeux des réformes en cours, nous vous proposons régulièrement la lecture d'articles, souvent trouvé sur le net (parce que faut pas déconner non plus, parler du fond des réformes, ça intéresse personne... les enseignants, c'est sympa quand ils portent des gilets jaunes ou quand ils lancent des chaussures!)...

Donc un article de plus, du Monde.

Formation des professeurs : parents d'élèves, si vous saviez...

Le projet de réforme de la formation des maîtres entraînera un dramatique recul pour notre école publique. Qu'on en juge !
Aujourd'hui, après la licence et une année de préparation du concours, les lauréats ont le statut de professeur stagiaire. Ils sont rémunérés durant leur cinquième année d'étude et leur formation se déroule en alternance dans des écoles internes d'universités, les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) et dans des établissements scolaires. C'est ainsi que les futurs professeurs des écoles se voient confier des élèves, en pleine responsabilité, lors de stages occupant un tiers de l'année, dans trois classes différentes.

Ce n'est pas parfait. Cette formation est trop courte, elle souffre d'une insuffisante prise en compte des gestes professionnels, d'une trop faible articulation entre la pratique et les apports qui l'éclairent (savoirs disciplinaires, didactique, pédagogie, psychologie, sociologie, histoire de l'école...). Nous ne nous satisfaisons donc pas du statu quo : il faudrait concevoir une formation professionnelle plus longue, qui donne toute sa place à la formation universitaire et joue à fond la carte de l'alternance.

Fallait-il donc rayer d'un trait de plume le système actuel, sans aucune évaluation préalable, et le remplacer aussi vite par un autre, différent et sans équivalent ailleurs ? Qu'il faille dispenser une formation disciplinaire de large spectre aux futurs enseignants dans les deux années suivant la licence pour les rendre capables d'intégrer de nouvelles connaissances dans leur enseignement tout au long de leur carrière, cela fait consensus. Qu'il faille renforcer leur formation sur les plans didactique et pédagogique, cela aussi est incontestable. Et que l'on reconnaisse ce plus haut niveau de formation par la délivrance d'un master en est une suite logique. Mais la condition impérative pour que cela soit possible, c'est le maintien de la formation par alternance.

Or ce n'est pas du tout ce que prévoit le nouveau dispositif, applicable dès septembre.
Pendant leur formation, les étudiants ne disposeront au mieux que d'un mois de stage pour s'exercer au métier, mais tous n'en bénéficieront pas car il n'est pas obligatoire d'en prévoir dans le cursus. Et comment le pourrait-on quand le ministère promet 40 000 stages pour... 150 000 étudiants ? Heureusement d'ailleurs pour les rectorats, bien incapables de répondre à la demande, notamment dans les académies qui ont le plus de candidats.
Et même quand les étudiants auront un stage, leur obsession légitime sera de réussir le concours : ses épreuves se situent en janvier et juin de la 2e année de master. Et il est évident que leur préparation empêchera aussi de s'engager dans les recherches qu'exige le mémoire de master.
Ensuite, après cette "formation", les débutants devront assurer seuls, sans accompagnement véritable, un enseignement à plein temps à l'année. Ainsi le professeur des écoles qui aura fait un stage d'un mois (dans le meilleur des cas) au CM1 pourra se voir confier, sans expérience préalable, un CP ou une classe de maternelle ! Et le jeune professeur de maths ou d'histoire qui aura pu s'entraîner quelques heures (mais pas toujours) dans une classe de 1re devra enseigner d'emblée à cinq ou six classes allant de la 6e à la 3e dans un collège de banlieue ! Premiers pas inoubliables dans le métier...

Donnerait-on le permis de conduire à des candidats qui n'auraient jamais pris le volant ? Que dirait-on d'une formation d'infirmières qui apprendraient dans les livres à faire les piqûres ? C'est pourtant ce que le ministère s'apprête à décréter. Les conséquences sont hélas prévisibles : les débutants auront du mal à gérer la classe et, malgré eux, ils mettront souvent leurs élèves en difficulté. Les inspecteurs et les chefs d'établissement seront submergés de plaintes, le pourcentage de démissionnaires augmentera, on créera des "cellules de soutien psychologique"...
Cette réforme réussit par ailleurs le tour de force de susciter simultanément de légitimes inquiétudes quant au niveau de maîtrise des disciplines par les futurs enseignants, notamment en raison d'une conception hybride des épreuves des concours.
La réduction de leur nombre (pour faire des économies) empêchera de s'assurer que les lauréats maîtrisent bien les savoirs et compétences nécessaires pour enseigner les disciplines scolaires. Le comble est atteint avec le concours de professeurs des écoles, qui n'aura plus d'épreuve pour vérifier de façon fiable leur capacité à enseigner le français !
Enseigner est un métier qui s'apprend, et qui s'apprend continûment, en même temps qu'une fonction sociale qui exige une permanente mise à jour des connaissances. Or, non seulement le projet ne dit rien de la formation continue des professeurs du secondaire, déjà si restreinte, mais il la met en péril dans le primaire. En effet, actuellement, les professeurs des écoles peuvent bénéficier de la formation continue parce que, lors des stages de formation initiale, leurs jeunes collègues les remplacent dans leur classe. En divisant par trois la durée de ces stages, on anéantit la formation continue. On tourne le dos aux conditions du progrès de l'école.


La logique globale semble d'abord budgétaire : la suppression du statut de fonctionnaire stagiaire rémunéré équivaut à un plan social de 20 000 postes. Ce sera aux familles de payer les études... Du moins, celles qui le pourront. Cette logique est injuste.
Mais le projet met aussi à mal l'égalité territoriale. Le caractère national des concours est fragilisé, dans les départements ruraux, l'existence des sites IUFM installés dans les anciennes Ecoles normales est menacée et le gouvernement a engagé les universités dans une concurrence sauvage : on ne peut plus être sûr qu'on formera les mêmes enseignants d'une région à l'autre ou au sein d'une même région tant les conceptions du métier varient d'un projet à l'autre.

Est ainsi en train de se rompre le lien consubstantiel établi depuis Jules Ferry entre l'école, les maîtres et la République, celui d'une formation définie et maîtrisée par l'Etat. Nous assistons à la dénationalisation de la formation des maîtres, le coeur de l'école publique. Pourquoi les citoyens ne sont-ils pas informés de cette réforme essentielle ? Pourquoi le Parlement n'en est-il pas saisi ?
Depuis l'automne, ce projet fait l'unanimité contre lui. La plupart des universités ont demandé un moratoire pour permettre que s'engage une négociation sérieuse autour d'une vraie réforme, plus nécessaire que jamais, à un moment où le métier est de plus en plus difficile. Mais elles ne sont pas entendues.
Pour l'instant, cette obstination a un résultat évident : la pagaille dans le monde universitaire. Le retour des projets de master est imposé pour le 15 février, mais les dernières précisions du ministère datent du 15 janvier et les textes officiels sur les épreuves des concours ne sont toujours pas parus...

Que faire devant tant d'irresponsabilité et tant d'irrespect envers les acteurs de la formation ? Au regard des délais, il n'y a plus d'autre solution : les parents d'élèves, appuyés par les parlementaires et les élus locaux attachés à la qualité de notre école, doivent demander l'arrêt d'urgence de ce train fou. Nous en sommes convaincus, le gouvernement devra alors cesser de s'entêter et retirer sa "réforme", maintenir une année de plus les concours actuels, prendre le temps d'évaluer l'existant et organiser l'indispensable négociation. C'est l'esprit républicain et c'est le simple bon sens. Mais il faut agir vite.

Sylvie Clabecq, professeur IUFM Pays de Loire, université de Nantes ;
Guy Couarraze, président de l'université Paris-Sud-XI ;
Claudine Garcia-Debanc, professeur des universités, IUFM de Midi-Pyrénées, université Toulouse-II-Le Mirail
Sylvain Grandserre, professeur des écoles, directeur (Seine-Maritime), prix Louis Cros 2007 ;
Hervé Hamon, écrivain, auteur de "Tant qu'il y aura des profs" et éditeur ;
Jean-Jacques Hazan, président de la Fédération des conseils de parents d'élèves de l'école publique ;
Philippe Joutard, historien, ancien recteur ;
Jean-Pierre Kahane, mathématicien, membre de l'Académie des sciences ;
Georges Molinié, président de l'université Paris-IV (Sorbonne) ;
André Ouzoulias, professeur agrégé, IUFM de Versailles, université de Cergy-Pontoise ;
Sylvie Plane, professeur des universités, IUFM de Paris, université Paris-IV.


jeudi 12 février 2009

CTPD

CTPD encore un truc barbare...
CTPD = Commision Technique Paritaire Départementale où quand les syndicats, notre Inspecteur d'Académie (et consort) se réunissent pour décider des mesures de carte scolaire pour la rentrée, c'est à dire les ouvertures et fermetures de classe.

Pour la tannière, c'est tombé: Fermeture de classe. Net, tranchant, sans appel...

Si l'on s'en tient au chiffre, pas de contestation possible! Moyenne élèves/enseignant sans fermeture: 20 - avec fermeture: 22,5
En dessous d'une moyenne de 25 , pas de discussion possible.

Alors oui, on peut dire qu'avoir une moyenne de 20 élèves par classe, c'est peu. Que dans certaines écoles, ils sont jusqu'à 30 par classe, qu'il faut pas se plaindre, etc etc....
Mais bon on n'est pas obligé de tirer vers le bas et en ce qui me concerne, la "normalité" ce n'est pas 25-30 élèves par classe, mais plutôt 20 voire moins.

Et puis nous sommes en RAR, il y en a peu dans notre académie. Il y a bien une raison, notamment les fortes difficultés scolaires, sociales... La fermeture, c'est la réponse à ces difficultés?

La stabilité de l'équipe enseignante, son investissement dans le réseau, les projets mis en oeuvre pour les élèves... La fermeture, c'est l'encouragement à continuer?

Fermer une classe, c'est perdre un jour de décharge de direction par semaine. Au lieu de passer 2 jours par semaine au bureau pour régler les paperasses administratives, mais surtout pour rencontrer les parents, faire des équipes éducatives, rencontrer les partenaires extérieures à l'école pour travailler ensemble... La fermeture, c'est reconnaître le rôle essentiel de ce poste en RAR?

La livraison d'une centaine de logements pour la fin 2009, logements qui vont générer des inscriptions. La fermeture, c'est tenir compte de l'évolution du quartier de l'école?

La(es) fermeture(s), c'est une gestion comptable des écoles. E-CO-NO-MI-SER. Voilà le maître mot de notre entreprise "Education Nationale".
Le reste on s'en fout....

Par contre, attention à nous enseignants - fainéants, si on n'atteint pas les objectifs de réussite scolaire l'année prochaine.

Bref je suis en colère, et lasse...
Mais je ne baisse pas les bras pour autant... On vous tient au courant de cette nouvelle lutte et surtout je repasserai discuter avec vous effectifs de classe (parce qu'un peu marre quand même d'entendre les contre-vérités de Xavier...).

mercredi 11 février 2009

Les temps changent ... 2

Lu sur l'Humanité.fr: attention, ça fait peur....

Évaluations scolaires très contestées
Face à la désobéissance pédagogique, l’État en appelle… aux gendarmes

Pendant une semaine, entre le 19 et le 23 janvier, l’éducation nationale a procédé aux évaluations de niveau des classes de CM2. Pour le ministre Xavier Darcos, « les évaluations objectives, régulières, transparentes » ont un but : « disposer d’indicateurs fiables des acquis des élèves pour mieux piloter le système éducatif ». Mais l’obsession de l’évaluation rencontre de nombreuses réticences, voire une farouche opposition de tous côtés : instituteurs et directeurs d’école mais aussi parents d’élèves et élus locaux. Sur le principe, que les enfants soient évalués n’est pas en soi contesté. Les inquiétudes concernent en fait le contenu et les objectifs de ces évaluations. Pourquoi sont-elles d’un niveau trop élevé et pourquoi tester les élèves en janvier sur des connaissances qu’ils n’auront acquises et assimilées qu’à la fin de l’année scolaire ? À terme, la crainte est de voir se profiler une concurrence entre établissements scolaires et une remise en question de la liberté pédagogique.

Dans une lettre de désobéissance adressée au ministre de l’Éducation nationale, un directeur d’école de l’Ain, Pierre Devesa, explique son « indignation sincère » : « De quel cerveau surchauffé a pu sortir l’idée de soumettre à des élèves de CM2 un texte d’Hemingway et un de Maupassant, qui ne sont pas précisément des auteurs de littérature de jeunesse ? Le premier paragraphe de l’exercice 1, où un enfant malade se verra administrer une ampoule en guise de remède, est révélateur. Une ampoule ? Pour des élèves de 2009, l’utilisation de ce médicament n’est pas lumineuse. » Et de poursuivre : « Je ne souhaite pas collaborer à une vaste entreprise de fragilisation et de dépréciation de l’école (…). Nous étions des passeurs, des guides, et nous devenons des trieurs, des contrôleurs. » Comme lui, nombreux sont les professeurs et parents d’élèves à avoir empêché la bonne tenue des épreuves. Seule la méthode varie. À Toulouse et dans le sud de la Haute-Garonne, huit écoles ont été occupées et bloquées vendredi par des parents d’élèves pour ne pas diffuser les évaluations aux élèves de CM2. D’autres, comme à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), se sont rendus en classe avec les élèves pour confisquer les carnets d’évaluations distribués par les instituteurs.

Dans l’Hérault, la mobilisation a été aussi forte que… supervisée. Dans une dizaine d’écoles, dont celles de Loupian et de Saint-André-de-Sangonis, les gendarmes ont téléphoné aux directeurs d’établissement pour s’assurer du bon déroulement des évaluations. Une seule école aurait reçu leur visite directe. Selon Joël Vézinhet, secrétaire du syndicat SNUipp 34, l’inspecteur d’académie lui a assuré n’avoir donné aucun ordre aux gendarmes : « Il semblerait certaines gendarmeries font du zèle… Ça fait quelques mois que l’on voit des gendarmeries appeler des écoles. » Lors d’une réunion tenue vendredi 16 janvier à Gignac, l’inspectrice de la circonscription avait convié maîtres du CM2 et directeurs d’école à récupérer les livrets d’évaluation. Parents d’élè-ves et élus s’étaient invités. La réponse de l’inspecteur d’académie : l’envoi de huit gendarmes. Gérard Cabello, maire communiste de Montarnaud, présent lors de cette manifestation, a déjà reçu trois visites des gendarmes en deux mois. « La première, c’était avant les vacances de Noël. Ils sont intervenus car les parents d’élèves avaient apposé une banderole sur les grilles de l’école. Les deuxième et troisième fois, ils sont venus début janvier, le matin et le soir, pour enlever une banderole « Sauvons les RASED » et « Non à la fermeture d’une classe ». Je les ai interpellés pour leur dire que j’aurais été ravi de les voir plutôt sur des missions de sécurité. Par la suite, j’ai eu la confirmation qu’ils étaient en mission de renseignement. »

Ixchel Delaporte

mardi 10 février 2009

Simone(s), Elisabeth, Lucie... je pense à vous


En pleine séance d'Histoire sur Napoléon Bonaparte (et oui je sais on choisit pas le programme !), on étudit tant bien que mal quelques articles du Code Civil.

En CM2, un accent peut être mis sur le patriarcat. En effet, certaines oursinettes ne sont plus très loin de l'adolescence, cela devrait les intéresser, les faire réagir (et oui, on désobéit, on essaye de faire réfléchir les oursinets)

Alors lecture silencieuse, puis à voix haute de l'article suivant :

"L'homme doit protection à la femme, la femme doit obeïssance"


-"Alors, est-ce qu'aujourd'hui, cet article du code civil est-il appliqué ?" (question plutôt fermée, qui à priori n'appelle pas de multiples réponses)


3 doigts de lèvent.


Cri primaire pour réveiller les autres


5 doigts se lèvent.


-"Oui, Cruella qu'en penses-tu ?

-C'est toujours comme ça maître.

-Encore heureux (Betty Boop)"


Enervement du maître qui répète la question de peur d'une énième incompréhension.


-Chez moi, maman elle obeït (Cruella)

- Mon père, il nous protège

Là, Kaméaméa entre dans la discussion (le seul garçon a parlé d'ailleurs):

-Moi, maman elle a plutôt interêt à obeïr. Par contre mon père il la protège pas , il la tape si elle obéit pas


Alors ça c'est pas écrit sur la feuille de preparation de séance. Que répondre ?


-Chacun ne va pas raconter ce qui se passe chez lui. La question porte sur la France entière. Enfin quand même ce sont les chiens qui doivent obéir à leur maïtre, pas les femmes (exemple concret non ?). En France les femmes sont égales aux hommes.........


-Oui mais chacun fait comme il veut quand même (Cruella)


Simone(s), Elisabeth, Lucie, je pense à vous.


OURS





lundi 9 février 2009

Première nuit des écoles



Alors une nuit des écoles, ça ressemble à quoi?

Une nuit des écoles, c'est l'école ouverte et "occupée" par les personnes concernées par l'évolution (inquiétante) de l'école en particulier et du système éducatif en général.

Ces personnes, ce sont les parents d'élèves, les enseignants, les élus municipaux...

Tout ce petit monde se retrouve pour un moment convivial et citoyen.

Chacun amène un petit truc à boire et à grignoter, et on discute, on débat, on s'informe....

C'est ce qui s'est passé dans notre tannière vendredi soir. Cette nuit des écoles a été préparée au pied levé par les parents et les enseignants en début de semaine dernière...

Et ma foi, pour une improvisation, ce fut plutôt pas mal! Nous étions une bonne trentaine (peut être plus?), ce qui n'est pas trop mal! Nous sommes plus habitués à des réunions avec 3 pelés et 1 tondu...

Il me semble que ça a permis de créer ou renforcer les liens entre l'équipe enseignante et les parents. Et ça, ce sera un "plus" lors de futures mobilisations! Et puis certains parents, qui ne peuvent jamais venir aux réunions, du fait de leur travail, sont passés. Nous avons pu leur expliquer les raisons de nos inquiétudes.

Que du positif!

Les collègues de la tannière ont tous suivi, malgré la fatigue et les réunions à répétition... Et surtout malgré mes grognements (de plus en plus fréquents?)....

C'est sûr, vous n'en trouvez pas deux des équipes comme ça ;) !

En bilan: A REFAIRE! RDV au mois de mars....

samedi 7 février 2009

Sonnerie

En ce moment, à la tannière, notre sonnerie c'est ça:




Plus exactement, l'intro... On n'a pas 5 min de sonnerie non plus!!!

Il va falloir songer à changer, non?

Alors nous, on propose:



Bon si vous êtes un peu frileux, on peut prendre la version tranquille du début; sinon on va à la "source": ouh ouhhhhhhhhhhhhhh!

Sinon:



Mais les élèves comprendront-ils le second degré??????

Alors, vous en dites quoi?
On attend vos propositions!

mercredi 4 février 2009

Et ailleurs?

Parce que les temps sont à la résistance, à la mobilisation, voire à la désobéissance, et parce que cela ne s'arrête pas à l'école, je voulais vous faire partager cet article du Monde.

C'est une copinaute, chercheuse en labo, qui l'a envoyé.
Elle voulait faire comprendre son métier, et aussi pourquoi elle a fait grève le 29 janvier.

Bonne lecture!

NOTRE METIER DE CHECHEUR par Marie Pascale D., chercheuse au CNRS

J'ai étudié pendant 10 ans et trouvé un métier que j'aime. Je suis chercheuse en génétique moléculaire, une profession que j'exerce depuis 20 ans. Je connais mon métier, je maîtrise les technologies afférentes, réponds à des appels d'offre, gère mes budgets, forme des étudiants, je donne des conférences, j'apprends tous les jours.

Mon organisme employeur (CNRS) le sait, j'ai été embauchée pour ça. Je consacre un temps important à ce travail, nos enfants respectent ce choix. Mon métier est fait de curiosité intellectuelle, de connaissance, de liberté et de passion, d'habileté manuelle et de créativité. Ces mots sont essentiels pour moi. Tous les jours, je manipule des concepts et les transforme en expériences. Je lis, je réfléchis et écris.

C’est un métier difficile, compétitif, particulièrement pour les femmes, fait de petites joies ou de grandes découvertes, mais aussi d’échecs et de remises en question incessants.

Mon parcours est similaire à celui de beaucoup d’autres. Nous sommes 50 à 100000 chercheurs et enseignants du supérieur diplômés d’un doctorat en France qui travaillons pour des organismes publics (Universités incluses). Les 12 000 chercheurs du CNRS font essentiellement de la recherche fondamentale, couvrant l’essentiel des domaines de la connaissance humaine.

En tant que chef d'équipe, je décide du choix des sujets et de l'orientation des recherches dans mon laboratoire. Mon but est d'élargir le champ des connaissances dans mon domaine de spécialisation. Je le fais en fonction de ce que je sais, et des travaux publiés par d'autres. Je le fais aussi en concertation avec les étudiants ou chercheurs qui viennent renforcer ma puissance de travail. Et je réoriente continuellement mes projets selon les résultats que nous obtenons.

Les crédits pour financer ces recherches sont obtenus en répondant à des appels d'offre, ce dont je m'occupe en mettant en valeur dans mon activité ce qui présente la meilleure adéquation avec les thèmes mis à concours. La sélection de mes projets souligne leur intérêt, leur valeur, mais aussi leur faisabilité et la reconnaissance de mon aptitude à les encadrer. Sans contrats, un labo ne peut fonctionner, les crédits octroyés par le CNRS ou l'Université, via le Ministère de la Recherche, l'Etat donc, sont trop misérables ; la biologie moléculaire est une science onéreuse (moins que la physique cependant).

Notre activité professionnelle est continuellement évaluée au travers de rapports d'activités adressés régulièrement à nos employeurs ou aux organismes contractualisateurs, au travers aussi des diverses formes de communication que nous devons emprunter, articles scientifiques, conférences, participation à des colloques, discussions avec des collègues. Réciproquement, je suis régulièrement amenée à évaluer les travaux de mes collègues, lorsque je siège dans des commissions, participe à des jurys, quand j'expertise des projets, ou que l'on me demande de juger des articles, soumis à publication internationale, dont la proximité avec mes centres d'intérêt me donne le droit de les accepter/refuser selon leur qualité.

Bien que chargée de nombreuses responsabilités au niveau organisation, administration, encadrement, enseignement, direction de l'équipe, j'ai réussi à continuer de « maniper », comme nous disons. Tous les jours, j'extrais des ADN, les analyse, les ré-introduis en bactéries, ou autres organismes, sélectionne les organismes ainsi modifiés, étudie les modifications que confère cette transformation. Ce travail est précédé d'études bibliographiques, de recherches dans des bases de données pour identifier les gènes ou fonctions qui nous intéressent. Et puis quand un résultat intéressant sort, on l'étaye, le confirme, le contrôle, le vérifie, et si c'est solide, on rédige un article (en anglais bien sûr, langue que tout chercheur se doit de pratiquer couramment à l'écrit comme à l'oral). Je documente, analyse les données et les mets en forme. pour le soumettre à publication dans une revue dont l'audience internationale reflète la qualité de ce qu'on a trouvé.

L'accomplissement de chaque étape de ce travail me procure un profond sentiment de satisfaction. Je connais beaucoup de chercheurs, de simples collègues à amis, nous partageons à peu près cette vision de notre profession, ces convictions. C'est notre vie.

Alors quand j'entends ça :
« Mauvais, non performants, archaïques, idéologues, partisans, conservateurs, aveugles, refusant de voir la réalité, immobilistes, ayant des mentalités à changer, installés dans le confort de l'autoévaluation et travaillant dans des structures obsolètes, archaïques
et rigides." Voici les termes que Nicolas Sarkozy a utilisés dans son discours du 22 janvier 2009, pour dire ce qu'il pense de nous et de nos institutions. Et il a ajouté :
« N'y a-t-il pas urgence à en finir avec une organisation désastreuse. Les organismes de recherche doivent opérer leur transformation en agence de moyens »

J'ai très très mal.

Humanité...

Chez la family'zep, on essaie de se tenir au courant du devenir des sans-papiers en France.

Nous sommes convaincus, que si des personnes tentent un périple aussi risqué et à l'issue incertaine, ce doit être parce que leur vie dans leur pays ne doit pas ressembler à la vie.

Nous trouvons insensé cette idée d'immigration choisie, de quotas, qui vident les pays les plus pauvres de leurs habitants les plus formés, ceux là même qui pourraient participer au développement de leur pays. C'est évident qu'il s'agit de la solution aux problèmes d'immigration!!!

Nous n'avons pas de solutions miracles! Il nous apparaît juste inhumain de traiter les sans papiers comme le fait actuellement le gouvernement....

Et voilà ce week-end, nous sommes allés voir ce film là : Pour un instant la liberté.
Il raconte le destin d'Iraniens, de Kurdes, à la recherche d'une vie meilleure en Europe, via la Turquie.
Ce film est beau, bouleversant...
Et OURS s'est dit, qu'il allait vite se dégager du temps pour (re)participer aux permanences du Réseau Education Sans Frontières.
Allez le voir, allez-y!
Quant à ce qui se passe en France, à nouveau un petit aperçu, avec ce message du RESF, datant du 22/01/2009.
Djessy a 12 ans, elle est congolaise. Elle était élevée à Brazzaville par sa grand-mère. Mais cette dernière, vieillissante et malade, ne pouvait plus s'occuper d'elle. Le père de Djessy ayant disparu, elle est envoyée au Bénin, chez un oncle, il y a 4 ou 5 mois.
Hier soir, Félicité, la mère de Djessy (qui est en situation régulière) reçoit un coup de fil de l'oncle lui disant qu'il place l'enfant dans un avion pour Paris (avec un passeport bricolé, peut-on supposer). Pour aller la chercher Félicité (qui n'est pas en très bonne santé) se fait accompagner d'une amie.
A l'arrivée, à 6h du matin, l'enfant (12 ans !), sa mère et l'amie sont interpellées et placées en garde à vue.
On en est là à l'heure où nous écrivons. On peut supposer que l'argumentation du gouvernement pour justifier l'injustifiable sera qu'on ne peut pas laisser entrer tout le monde, même les enfants, avec des faux papiers. Peut-être, mais la bonne question est à poser en amont : la politique de refus systématique du regroupement familial et des visas pour « freiner l'immigration familiale » aboutit à placer les familles dans des situations impossibles. Comment laisser les enfants au pays, livrés à eux-mêmes, réduits à l'indigence, dans des pays pauvres. Les familles font ce que tout le monde tenterait à leur place : sauver les enfants en les faisant rejoindre leur père ou leur mère dans le pays où ils vivent.
C'est ce qu'avait fait Williana (jeune congolaise internée quatre jours en zone d'attente pour avoir possédé un faux passeport), c'est ce qu'a peut-être fait l'oncle de Djessy. C'est illégal, sans doute mais c'est parfaitement légitime. Quand les lois placent les gens dans l'obligation de les enfreindre, c'est que les lois sont mauvaises et qu'il faut les changer.
En attendant, les victimes de ces lois iniques sont Djessy en garde à vue à l'âge de 12 ans, sa mère, ses deux autres enfants (Prince, 6 ans, et Lisa, 3 ans), Regina, l'amie embarquée dans cette histoire de fous malfaisants et ses quatre enfants pour l'heure privés de leur mère.

Il faut que ça cesse ! Que Djessy, Félicité et Régina soient immédiatement libérées. Et que les textes qui engendrent ces situations soient abrogés au plus vite.

mardi 3 février 2009

Vu et entendu samedi dans l'émission "Ca se dispute" sur I-télé.

Histoire, comme à son habitude, de casser du prof, Eric Zemmour nous lit un extrait de cahier de liaison d'un élève de CE1 scolarisé à Clermont-Ferrand : "... vos enfants iront à la maison des sports pour rencontrer d'autres écoles en lutte..."
Et Zemmour de conclure : "En clair, ces profs emmènent les enfants à une manifestation contre le gouvernement !"

Sans commentaire...
Mister Chocolate

Finalement un petit commentaire :

CONNARD !!!

Ours

Oeil pour oeil...

Mister Chocolate est un homme de gauche, un vrai. Et la solidarité, ça le connaît. Alors aux vues des problèmes rencontrés par notre chère Martine A, il a décidé par charité gauchiste de se fracasser les noeu-noeils. Quel engagement !
Bon rétablissement quand même...

Les commentaires

Alors, nous avons changé les options...
Donc allez y, lâchez vous sur les commentaires!
Ca devrait être plus simple!

dimanche 1 février 2009

Dimanche après-midi


Ah bon?! ça bosse pas les instits?
En tout cas, chez la family's ZEP, voilà à quoi ressemble la table de la salle à manger le dimanche après-midi...
D'ailleurs je file!!!