Mise en jambe

Petit échauffement pour moi cette semaine, avant la rentrée, avec les stages de remise à niveau.

Stages de remise à niveau? Des enseignants volontaires, qui travaillent avec des élèves volontaires, et souvent en difficulté. Il se déroule sur 5 jours, de 9h à 12h.
Je travaille avec 4 élèves en CM2, qui redoublent cette année. On revoit des choses simples et basiques, qui pourront leur servir dès la semaine prochaine.
C'est très agréable de travailler ainsi: on prend le temps, on accompagne réellement ces élèves et ils en ont besoin!

Ces stages ne sont pas bien vu de tous...
Parce que certains y voient une externalisation des savoirs: aborder avec les élèves ce que l'on n'a pas le temps de faire en classe, et donc une remise en cause du travail en classe.
Parce que d'autres craignent qu'un jour prochain, ce temps de service devienne obligatoire pour tous.

En toute honnêteté, cette mesure n'est pas mauvaise en soi: permettre aux élèves de se renforcer, d'être accompagnés, quand leur famille ne peut pas leur payer de cours particuliers ; qui peut s'y opposer?
Seulement comme beaucoup de mesures, la forme est jolie, mais le fond... Ces stages me semblent surtout une vitrine pour les parents-électeurs. Comment les comprendre autrement, à l'heure des restrictions budgétaires drastiques? Parce que si nous sommes volontaires, nous ne sommes pas bénévoles! Alors, je ne vais pas faire l'hypocrite et dire que ces sous sont le cadet de mes soucis, que ce n'est pas une source de motivation..
Mais très sincèrement, je préfèrerai que cet argent soit utilisé à améliorer nos conditions de travail, à mes élèves et moi: moins d'élèves par classe, le maintien et le renforcement des équipes RASED - pour les élèves en difficultés-, par exemple!

J'ai la naïveté (l'utopie?) de croire que si notre quotidien scolaire était réellement amélioré, nous n'aurions pas besoin de ces stages.

Enfin tout est dans la com', non?