Attention, maîtresse méchante! (et post défouloir..)

Voilà, cette année, j'ai décidé de rester dans la lignée des maîtresses de CM2 de la tannière: une vieille sorcière, vilaine, méchante, injuste...
Oui, oui, c'est comme ça! Enfin, ce n'est pas moi qui le dis, ce sont deux mamans d'élèves.

Petit retour sur une semaine dé-li-ci-eu-se!


Lundi soir, à 16h30, petit mot à la maman de Toto.
Toto n'est pas trop habitué à ce qu'on lui sert la vis, les contraintes, les règles, tout ça, très peu pour lui... Face aux remarques, ça souffle, ça lève les yeux au ciel... Et vois-t'y-pas que j'apprends qu'il trouve surtout mes remarques injustes, et qu'il pleure en rentrant le soir. Je tempère un peu les propos de la maman connaissant le phénomène. mais non non la maman insiste, c'est qu'elle a demandé aux autres enfants à la sortie (!), je suis injuste!
Bref, on va pas y passer la nuit, je souris poliment, l'assure de mes "bons" sentiments envers son rejeton et avale mon chapeau!


J'enchaîne un RDV avec la maman de Nana. Nana est une pipelette , une vraie de vraie, qui parlerait à un mur. Et devinez pourquoi elle vient me voir?
Ce n'est pas tant que, elle, elle pense que je sois injuste.... Seulement, un soir, Nana est rentrée après une journée, où elle était venue à bout de ma patience et avait pris la grêle. Si ça ne tenait qu'à elle, elle n'aurait pas relevé, car elle connaît sa fille. Seulement voilà, c'est que les voisines sont venues la voir:
"Et ne fâche pas contre Nana... C'est Mme Ourse... Elle est injuste et méchante... Nos enfants le disent..." Les voisines? La maman de Toto et celle de Courtney.A ce moment là, le bouillon monte qu'en même. Qu'est ce que c'est que cette bande de harpies, dénigrant la maîtresse dans la cité?!?!?!

Bon on finit sur une bonne note: j'ai la confiance de cette maman, surtout après une remise en contexte du comportement de sa fille.

Fin du 1er acte...



2e jour, la maman de Toto m'appelle au portail. Finalement, elle a parlé à Toto, elle lui a dit qu'elle irait dans le même sens que la maîtresse et qu'il fallait qu'il accepte que j'ai changé.
Euh... Quoi?!?! Comment ?!?!?
Toujours garder le sourire et lui indiquer que là aussi on fait fausse route. Non je n'ai pas changé et oui j'assume, je suis une maîtresse sévère (mais juste)!


Le soir, RDV avec la maman de Courtney.
Ré-ouverture du cahier de doléances: je rabaisse sa fille! Sa fille? Vous voulez dire l'élève constamment allongée sur sa table, sans travailler.
C'est que cette demoiselle, il ne faut pas la brusquer, après tout " On ne t'a jamais demandé d'être la première, seulement d'avoir la moyenne."
Re-contextualisation, rappel des enjeux d'une année au CM2 (préparation au collège quand même), acquiesement poli de la maman.
Pour conclure la conversation, elle me dit qu'elles (elle et sa fille) vont me faire lire "Lili trouve sa maîtresse méchante", mais il faut bien le prendre car la fin est bien.
Sourire-poli-je-n'en-doute-pas, et hop encore une fois j'avale mon chapeau.


Voilà, tout ce roman pour dire que certains soirs, on en a ras-le-bol, ras-le-bol de se décarquasser à travailler autrement (coopération pour moi aussi), ras-le-bol d'en faire plus que son métier (comme l'assistante sociale par exemple) et de se retrouver confrontée à des parents incapables de comprendre que l'on ne construit pas les mêmes rapports entre adultes et entre l'élève et la maîtresse.


Et ces soirs-là, on a juste envie de faire comme Joey et Rachel ...